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trainte que contre les essors subversifs des Passions, on conçoit, disons-nous, que Fourier n’ait point pris le titre de Moraliste, et qu’il ait combattu la direction donnée à l’esprit humain par les Doctrines morales, comme ayant entravé la Découverte des Conditions du Bien.

Nous avons prouvé que le mot Morale et tous les mots de la même famille ont plusieurs sens très distincts, et nous n’avons pas même épuisé tous les sens que ces mots comportent ; mais ce que nous avons dit suffira pour que le lecteur se tienne en garde contre les fausses interprétations que ces significations diverses peuvent produire. En lisant Fourier avec bonne foi on comprendra toujours facilement la pensée, malgré des amphibologies dont la langue est coupable, et que l’on rougira bientôt, sans doute, d’exploiter contre lui.


Pour résumer sur les trois chefs d’accusation que nous venons d’examiner, nous dirons :

1o Non, Fourier ne veut pas que l’homme lâche la bride à ses passions ; mais il prétend qu’il faut donner à la Science Sociale, pour base, la connaissance des Impulsions ou Facultés actives qui sont l’expression de la Nature Humaine, et, pour objet, la détermination d’un Milieu capable d’utiliser ces Impulsions, de les tourner au Bien, de les développer harmoniquement et de les satisfaire.

2o Oui, Fourier critique très énergiquement la Morale et