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objection tant que je ne fais pas connaître les moyens d’exécution. Il en était d’infaillibles pour saisir tout ce qu’il y a de distingué dans le corps social, et surtout les femmes riches qui sont les meilleurs soutiens de toute religion. Celle-ci, entre autres appuis, aurait eu toute la classe des gens âgés, qui se seraient trouvés, dans l’exercice du nouveau culte, en faveur près de la jeunesse, dont ils sont aujourd’hui bafoués en affaires voluptueuses. La Civilisation, qu’on définit avec raison une guerre du riche contre le pauvre, est encore une guerre du vieux contre le jeune, et je démontrerai que les deux âges perdent également à cette discorde qui aurait disparu parmi les initiés du culte voluptueux.

Au lieu de s’attacher à ce plan, quelle a été la marche des philosophes dans leur attaque contre la Religion catholique, qu’ils ont eu la maladresse de heurter de front, sans connaître ses moyens de résistance et sans lui opposer des contre-moyens ?

C’est ici qu’ils se sont montrés en dignes amants de la médiocrité, car jamais l’esprit humain n’enfanta rien de plus médiocre que les deux Religions dont la Philosophie est accouchée sur la fin du XVIIIe siècle ; je veux dire le culte de la Raison et la Théophilanthropie, cultes vraiment pitoyables, religions mortes avant d’être nées :

« Telum imbelle sine ictu. »

Jamais religion ne débuta dans des circonstances plus favorables que le culte de la Raison. Il n’avait aucun obstacle à vaincre : la France terrifiée aurait ac-