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qu’aucun raisonnement pût l’amortir un seul instant ?

Observons bien qu’en parlant d’un culte de la volupté je ne le juge applicable dans le principe qu’à la classe polie et opulente, puis à quelques adeptes tirés du peuple pour le service de la secte qui n’aurait pas pu comporter l’initiation de la basse bourgeoisie avant de s’être solidement établie chez les grands. Cette religion aurait pris une marche opposée à celle des cultes austères, qu’on doit faire germer chez le peuple avant de les étendre aux classes supérieures, lesquelles se trouvent aujourd’hui esclaves du peuple dans le sens religieux, et ce n’est pas un des moindres ridicules de la Civilisation moderne.

En présentant le nouveau culte comme délassement de bonne compagnie, les francs-maçons auraient enrôlé d’emblée toute la classe opulente. Les grands sont avides de tout ce qui tend à la licence voluptueuse ; comment n’auraient-ils pas goûté un exercice raffiné de la volupté dans des sectes religieuses et polies, toutes composées d’adeptes à leur convenance, en hommes et en femmes ?

Dès que les classes moyennes, les petits bourgeois, auraient vu la nouvelle secte bienvenue des grands, ils y auraient donné, tête baissée, comme ils donnent aujourd’hui dans la franc-maçonnerie par un effet de l’esprit de secte et de prosélytisme qui est naturel à tous les hommes. On était donc assuré de les séduire en faisant agir l’appât des voluptés joint à l’esprit de secte et de prosélytisme ; tel devait être le canevas de la nouvelle religion.

Il serait inutile d’élever contre cet aperçu aucune