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à l’Union des Sexes et pour tel État de Société donné, sont-elles, oui ou non, capables de produire plus de Moralité effective dans ces Relations que n’en produit l’empire des Dispositions existantes ?

Pour résoudre cette question et pour avoir le droit de diriger une Critique quelconque contre les Méthodes proposées par Fourier, il faudrait :

1o Prouver que l’on connaît bien l’État Social pour lequel Fourier propose des Coutumes nouvelles ;

2o Prouver que l’on connaît bien ces Coutumes, et que l’on se rend un compte exact de leur jeu dans l’État Social en question ;

3o Prouver que l’on sait bien ce que c’est que la Moralité dans les Relations des Sexes, c’est-à-dire faire connaître un Criterium du Bien et du Mal dans ce qui concerne ces Relations.

Les Critiques de Fourier, les Jugeurs de Fourier, les Condamnateurs de Fourier ne se donnent pas tant de peine ! ils se contentent de prouver (ce qui est peu difficile), que Fourier repousse la Monogamie forcée à perpétuité, qu’il propose, pour un État de Société déterminé, des Coutumes beaucoup moins oppressives, beaucoup moins raides, beaucoup plus larges, et ils crient immédiatement, sans transition, à la Monstruosité ! à l’Immoralité ! à l’Infamie ! — Encore une fois, qu’est-ce que tout cela prouve ?

Il n’y a pas à pousser les hauts cris : le débat est purement scientifique. Il ne s’agit pas entre Fourier et ceux qui se font ses juges, de Moralité et d’Immoralité ; la Moralité est hors de cause, puisque l’on pose la question ainsi :