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sont comparables à un étourdi qui, en prenant un billet de loterie, donnerait à ses voisins un grand repas en réjouissance de ce qu’il espère gagner un terne ; on mangerait son repas en se moquant de lui et disant : Il ne tient pas encore le terne. N’imitez-vous pas un tel fou quand vous donnez des fêtes à l’occasion d’un mariage qui est un billet de loterie, et moins encore ; car le mariage peut produire beaucoup de malheur, au lieu du bonheur qu’on en espère ? Le seul cas où les fêtes soient raisonnables, c’est lorsqu’un homme épouse une femme très riche ; alors il a lieu de se réjouir ; mais d’ordinaire les femmes dépensent plus de revenu qu’elles n’en apportent, et si l’on remettait les réjouissances de noce à l’année suivante, à l’époque où le mari a tâté des embarras du ménage, des énormes dépenses et du cocuage qui arrive tôt ou tard, on trouverait bien peu de mariés disposés à festoyer leur fâcheuse union. Eh ! combien d’entre eux ont regret à la fête, dès le lendemain, où ils sont déjà confus de n’avoir pas trouvé ce qu’ils croyaient trouver !

Dans l’Ordre combiné, les fêtes relatives aux premières amours ne se donnent qu’après l’union consommée. On se garde bien d’imiter les Civilisés, qui prennent le public à témoin du marché conclu pour la défloration. Une Vestale voit ses prétendants réunis et étalant leur mérite dans les jeux publics et les travaux de l’armée ; leur nombre diminue successivement selon l’espoir qu’elle leur donne. Enfin, lorsqu’elle est d’accord avec l’un d’entre eux, les futurs se bornent