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des Relations sexuelles, au bon accord des personnes, à la liberté et à la dignité de l’homme et de la femme, enfin aux intérêts des êtres que ces Relations engendrent ? Le Régime du lien forcé à perpétuité est-il le Régime qui, dans les rapports des Sexes, est capable de produire, relativement ou absolument, la plus grande somme d’Ordre avec la plus grande somme de Liberté, et cela dans tous les États de Société possibles ? — S’il est bien démontré que cette propriété appartient à la Règle de la Monogamie forcée à perpétuité, celle-ci n’a rien à craindre ni du temps, ni de la critique ; et l’on peut être bien assuré que l’Humanité ne l’abandonnera jamais au profit de Règles qui lui donneraient moins d’Ordre, et moins de Liberté ; — mais c’est là ce qu’il faudrait démontrer.

Quand Fourier critique cette Règle, que lui reproche-t-il ? — Il lui reproche tout justement d’engendrer les Mauvaises Mœurs, c’est-à-dire, la Déloyauté, la Fausse Paternité, les Trahisons, et toutes sortes d’Infamies, de Monstruosités odieuses que les Règles qu’il propose rendraient, selon lui, à peu près impossibles.

Si la Monogamie à perpétuité forcée, qui n’est pas les Bonnes Mœurs mais seulement la loi que, sur le coin de la terre où nous habitons, l’on a crue la plus propre à obtenir les Bonnes Mœurs, si cette loi n’atteint pas son But ; si l’on peut concevoir des Règles infiniment plus favorables à la Liberté et aux Bonnes Mœurs, assurément il n’y a rien d’immoral à critiquer la première Règle et à préconiser les secondes. Il est donc extrêmement absurde de s’écrier, en identifiant la Loi avec l’Objet de la Loi, le Mariage fixe avec les Bonnes Mœurs,