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teurs de la Chambre des Députés regardent la faculté de rompre des liens mal assortis, comme un fait plus conforme au sentiment du Bien que la perpétuité forcée, et veulent aujourd’hui même changer la Loi matrimoniale, à plus forte raison peut-on comprendre que, dans des États de Société très différents du nôtre, il puisse être excellent de faire de nouvelles modifications à cette Loi, à cette Méthode.

Du lien perpétuel forcé au Divorce que veut aujourd’hui la Chambre, il y a plus loin, tout esprit philosophique le reconnaîtra sans peine, que du Divorce aux Règles indiquées par Fourier pour une Société tout autre que la Société actuelle. Du lien perpétuel forcé au Divorce, en effet, il y a un abîme : le Divorce n’est pas une simple modification apportée à un Principe, c’est un Principe qui en tue un autre et qui constitue une loi entièrement nouvelle. Le Mariage forcé à perpétuité, c’est le Principe de l’illégitimité absolue du changement de lien. Le Divorce, c’est le principe de la Légitimité du Changement, sauf mesures et conditions.

En fait de Coutumes matrimoniales, de Méthodes pour l’Union des Sexes, comme pour les Règlements qui concernent les autres Relations sociales, il faut bien se garder de confondre la Règle établie, qui n’est jamais qu’un fait, et un fait essentiellement muable et transitoire, avec l’objet immuable de cette Règle, qui doit être toujours la plus grande Production possible du Bien dans les Relations que cette Règle gouverne. La Règle du lien forcé à perpétuité est-elle la plus favorable aux Bonnes Mœurs, c’est-à-dire au règne de la Vérité, de la Loyauté, de l’Honneur dans le Système