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se jeter à grands frais dans les jouissances anti-ménagères, comme de hanter les lieux publics, spectacles, bals, cafés, etc., tenir table ouverte, s’ils sont riches, et se donner des festins alternatifs, s’ils n’ont pas de quoi fournir à eux seuls les frais d’une distraction qui leur est nécessaire.

Ces délassements, qu’on achète si chèrement dans l’Ordre actuel, seraient prodigués à tout le monde, sans aucuns frais, dans la 7e période, dont je vais indiquer quelques dispositions. Cette société assurerait à chacun une variété habituelle de festins et de compagnies, et une liberté dont on ne trouve pas même l’ombre dans vos repas de ménage, où règne un ton guindé, une tyrannie de préjugés si différente de l’aisance qu’on trouve déjà dans le pique-nique et la partie fine.

Quant à ces repas de ménage qui sont affadis par le mélange inconvenant des âges et des convives et par la fatigue des préparatifs, observons que ce médiocre délassement n’est encore possible qu’aux gens riches ; mais quel est le sort de ces nombreux époux qui, par défaut de fortune, sont privés de ce qu’on appelle les plaisirs, et réduits à cette guerre intestine que le proverbe a fort bien définie en disant : Les ânes se battent quand il n’y a pas de foin au râtelier. Eh ! combien de ménages, malgré leur opulence, tombent encore dans cette discorde qui est presque générale chez le grand nombre toujours aigri par la pauvreté.

Il est des exceptions à admettre ; on trouve non-seulement des individus, mais des nations entières qui