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une monstrueuse Erreur et qui en combattent la propagation avec une ardeur si sainte, ceux-là n’ont rien de mieux à faire que d’en provoquer la Vérification par l’Expérience. À quoi bon tant de paroles contre la Doctrine de Fourier ? Voulons-nous l’imposer bon gré, mal gré, à la Société, cette Doctrine ? Fourier lui-même a-t-il prétendu l’imposer ? Que demandait-il ? que demandons-nous ? Nous demandons la chose même que doivent demander à grands cris nos Adversaires : nous demandons les Expériences qui mettront la Doctrine de Fourier à néant, si cette Doctrine est une erreur.

Quand même la Doctrine des Antipodes eût été une erreur et une impiété, l’Excommunication n’en fût pas moins demeurée un très mauvais moyen pour la détruire : le seul moyen raisonnable était de donner au Partisan de cette erreur le vaisseau qu’il demandait pour aller reconnaître les Antipodes. Si c’est une erreur et une immoralité de croire que les Passions humaines peuvent être utilisées et harmonisées par le Procédé social de Fourier, à quoi bon se courroucer contre cette croyance, et pourquoi ne pas aider ceux qui propagent cette erreur à reconnaître, au moyen de l’Expérience qu’ils invoquent, la vanité de leur Doctrine ?

En vérité, il y a une réelle folie à vouloir faire passer pour une immoralité dangereuse une Théorie qui invoque l’Expérience, et dont l’épreuve peut se faire sans compromettre le moindre intérêt social ! Si une semblable Doctrine était jamais menaçante, si elle devenait jamais un danger pour la Société, il serait bien facile à la Société d’en faire justice : la Société n’aurait,