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festations de la Pensée divine et créatrice, nous eussent été données avec intelligence et dans un but d’Harmonie ! Il se pourrait qu’il existât un État Social au sein duquel il fût naturel à chacun de se conduire loyalement, honorablement ; qui accordât l’intérêt individuel avec l’intérêt général ; dans lequel la Prison, le Bourreau ne fussent plus des Nécessités de chaque jour, et où les sermoneuses et impuissantes élucubrations des Moralistes ne trouvassent pas même de prétexte pour se produire ! De pareilles espérances, de pareilles hypothèses ne sont-elles pas véritablement monstrueuses, immorales, impies ? N’est-il pas criminel de penser que tous les efforts des Moralistes pour comprimer, réprimer, et supprimer les Passions ayant été impuissants, il peut être sage de chercher enfin s’il n’y aurait pas des moyens d’utiliser, de diriger, d’employer socialement ces Passions, de les mettre elles-mêmes dans l’intérêt de l’Ordre, dans le parti du Bien ? Voilà certes, une Doctrine bien scandaleuse et des idées faites pour soulever à bon droit l’indignation de tous les Amis de la Vertu ! Une Doctrine qui soutient que le meilleur moyen de généraliser la Vertu c’est de la rendre attrayante ! et qui croit avoir résolu ce Problème !! et qui demande qu’on vérifie la Solution qu’elle présente !!! Mais une pareille Doctrine est l’abomination de la désolation, et il faut se hâter d’appeler sur elle et sur ceux qui la professent le mépris public, la réprobation universelle……

Nous aurions bien des réponses à faire à ces déclamations, mais nous pouvons nous borner à une seule : c’est que ceux qui déclarent la Doctrine de Fourier