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traire aux vues de Dieu, les âmes de ses habitants en souffriront dans l’autre vie comme dans celle-ci, et le bonheur des défunts ne commencera qu’avec celui des vivants, qu’avec la cessation des horreurs de l’état civilisé, barbare et sauvage.

Cette révélation deviendrait fâcheuse et même désespérante s’il était difficile d’organiser l’Ordre combiné, dont l’établissement deviendra le signal du bonheur pour les trépassés comme pour les vivants ; mais l’extrême facilité d’établir ce nouvel Ordre nous rend précieuses les théories qui dissipent nos illusions sur la vie future, où nous n’aurions passé que pour y partager le mal-être et l’inquiétude dont les âmes de nos pères sont affectées en attendant l’Organisation sociétaire du globe.

La Théorie du Mouvement social, en vous faisant connaître le sort qui est réservé à vos âmes dans les divers mondes qu’elles parcourront pendant l’éternité, vous apprendra que les âmes après cette vie se rejoignent encore à la matière, sans jamais s’isoler des voluptés matérielles. Ce n’est pas ici le lieu de toucher à cette discussion, non plus qu’à celle des causes qui ôtent temporairement à nos âmes la mémoire de leur existence passée, de leur sort antérieur à cette vie. Où étaient-elles avant d’habiter nos corps ? Dieu ne créant rien de rien, n’a pu former nos âmes de rien ; et si vous croyez qu’elles n’existaient pas avant les corps, vous êtes bien près de croire qu’elles retourneront au néant d’où vos préjugés les font sortir. Les Civilisés se sont montrés bien inconséquents de prétendre que l’âme puisse être immortelle après la vie, sans l’avoir