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Mais Dieu ayant besoin de maintenir quelque temps les sociétés civilisées et barbares pour servir d’acheminement à d’autres meilleures, il a dû nous laisser pendant la durée de la Civilisation dans une profonde ignorance au sujet de l’immortalité ; il a dû identifier les calculs qui donnent la certitude d’une autre vie avec ceux qui donnent le moyen de s’élever à un meilleur état que l’Ordre civilisé et barbare, pendant la durée duquel la plupart des salariés [et esclaves] se donneraient la mort s’ils pouvaient en assurance compter sur une vie future, dans laquelle ils ne verraient qu’une chance pour échapper à leur affreuse misère.

Cette question des jouissances réservées aux âmes dans une autre vie met à découvert l’ignorance absolue des Civilisés sur les vues de la nature. Que vous la connaissez mal quand vous placez le bonheur futur dans la désunion des deux principes, matériel et spirituel ! et quand vous prétendez que les âmes après le trépas des corps, s’isoleront de la matière sans le concours de laquelle il n’y aurait pour Dieu même aucune jouissance ! Le seul éclaircissement qu’il convienne de vous donner au sujet de cette vie future, c’est de vous détromper sur l’incohérence que vous supposez entre le sort des défunts et des vivants. Cessez de croire que les âmes des défunts n’aient aucune relation avec ce monde ; il existe des liens, des rapports entre l’une et l’autre vie ; il vous sera démontré que les âmes des trépassés végètent dans un état de langueur et d’anxiété dont les nôtres participeront après cette vie, jusqu’à ce que l’Ordre actuel du globe soit amélioré. Tant que la terre restera dans un chaos social, si con-