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du Soleil, quand Christophe Colomb soutint qu’elle était ronde et qu’il existait des Antipodes, ce fut un grand scandale dans l’Église. Galilée et Christophe Colomb furent déclarés impies, au premier chef. La Sainte Inquisition s’en mêla, le Pape fulmina l’Excommunication, etc. Toute cette pieuse colère était fort imprudente et très ridicule. Il fallait savoir si Galilée et si Colomb avaient tort ou raison ; s’assurer si leurs Théories étaient fondées en Vérité ou basées sur l’Erreur, et ne point compromettre la Religion en se pressant trop de la faire témoigner contre des idées qui pouvaient devenir et qui sont devenues quelque temps après des Vérités démontrées et qu’on a bien été forcé d’admettre. Nous ajoutons que si une Religion quelconque n’eût pas pu s’accommoder de ces deux Vérités, la sphéricité de la terre et l’immobilité relative du soleil, si ces deux Vérités eussent été positivement et absolument contraires à ses textes et à ses dogmes, c’eût été tant pis pour cette Religion. C’est ce que personne au monde ne saurait contester.

Fourier soutient que la Nature Humaine n’est pas fatalement mauvaise, que les Passions natives de l’Homme sont susceptibles de produire le Bien comme elles sont susceptibles de produire le Mal ; qu’elles produisent d’autant plus de Mal qu’elles fonctionnent dans un Milieu social moins approprié, moins convenant à la nature humaine : qu’elles produiront, au contraire, d’autant plus de Bien que le Milieu social se rapprochera davantage de celui pour lequel Dieu les a créées et que Fourier croit avoir découvert…

Or, comme l’assertion de Fourier sur la Nature