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Quant aux régions polaires, observons que, le détroit du Nord étant complétement inutile, à cause de la saillie du cap Szalaginskoi, peu importerait que ce détroit s’engageât plus avant dans les glaces, puisqu’il est déjà nul pour la navigation. Mais son rapprochement du pôle rabaisserait d’autant la région la plus intéressante de la zone glaciale ; c’est le golfe d’Archangel, ou mer Blanche, qui deviendrait très pratiquable, puisque le cap-Nord de Laponie ne se trouverait plus qu’à soixante-quatre degrés, au niveau de Jacobstat, dernière ville de Finlande. Les relations maritimes s’étendraient facilement aux bouches de l’Obi et du Jénisea, qui s’échaufferaient de six degrés par ce redressement de l’axe, et de six autres degrés par l’effet des cultures dont la Sibérie orientale deviendrait susceptible. Alors s’établirait une communication par eau entre les extrémités du grand continent ; les productions chinoises, transportées du coude du Hoang jusqu’au lac Baïkal, s’y embarqueraient à peu de frais pour l’Europe en descendant l’Angara et le Jénisea.

Dans notre zone tempérée, des débouchés importants, tels que le Sund et la Manche, s’amélioreraient de même en se rapprochant de l’équateur de cinq à six degrés. Les golfes de Saint-Laurent et de Corée ne subiraient aucun déplacement sensible ; la Baltique entière gagnerait pleinement sept degrés, et Pétersbourg se trouverait à la hauteur [actuelle] de Berlin.

Je ne parle pas des régions équatoriales, puisqu’un déplacement de sept degrés et demi devient indifférent dans ces latitudes.