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AVANT-PROPOS.

J’ai commencé l’impression de cet ouvrage, en septembre 1 826 , et ne l’ai terminée qu’en juillet 1827. Dans ce laps de temps, plusieurs branches de la fortune nationale ont subi des vicissitudes remarquables.

L’industrie française, si pleine d’activité, si prospère et si digne de l’être, est tombée dans la détresse. L’imprudence des spéculations chez nous et chez quelques peuples étrangers, chez les Anglais, par exemple, a produit un contre -coup fâcheux pour le commerce et les fabriques de la France. La confiance altérée a porté la plus fatale atteinte au crédit ; les entreprises utiles ont diminué ; la production est rendue plus difficile et plus dangereuse. Ces revers ont restreint la consommation , et sont par cela même devenus plus graves encore.

Cet état effrayant peut n’être que transitoire ; mais il faut que les alarmes politiques ne contribuent pas à le rendre plus déplorable. C’est aux bons citoyens , aux amis de la paix et de l’ordre , aux amis du gouvernement royal et des libertés nationales , d’unir leurs vœux sincères et leurs voix courageuses , pour exprimer et défendre les vrais intérêts, les besoins, les garanties et les droits du pays, sans acception de choses ni de personnes , et dans le seul amour du bien public.

Sous peu de jours, seront rassemblés, au sein de la capitale, les plus habiles et les plus riches manufacturiers du royaume. La patrie peut devoir un grand service à la réunion de ces hommes renommés pour leur industrie , estimés pour leur caractère , indépendants par la grandeur de leur fortune. Qu’ils s’éclairent mutuellement sur les besoins analogues des départements et des localités où sont situées leurs fabriques ; qu’ils comparent les souffrances des diverses professions et les causes particulières à L