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le peuple du pôle

où il parlait en termes enthousiastes de M. Ceintras, le jeune et brillant ingénieur qui se disposait à partir à la conquête du Pôle… J’imagine qu’il les apprenait par cœur et se les récitait ensuite les yeux fermés pour essayer de se faire illusion !…

J’étais, comme de juste, effrayé par le retard que ce découragement et ces puérilités apportaient à l’exécution de nos projets. Je disais parfois à Ceintras aussi doucement et amicalement que possible :

— Plus tôt nous serons partis, plus tôt nous reviendrons et plus tôt tu possèderas cette gloire à laquelle tu tiens tant ! Je n’ai pas l’intention de t’obliger à garder le secret quand nous serons de retour !

En général, il me répondait hargneusement :

— C’est cela ! Ne laisse passer aucune occasion de me rappeler que je suis à tes ordres et à ta solde !… Avoue donc que tu es pressé d’en finir et que tu trouves que je te coûte cher… Et puis, tu sais, mon vieux, je suis pour les explications nettes : si tu te repens de ta générosité, tu n’as qu’à le dire, j’aimerai mieux ça |

Et il s’en allait, haussant les épaules et faisant claquer les portes.

De mon côté, également obsédé par une idée