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le peuple du pôle

les espèces avaient vécu assez séparées l’une de l’autre pour ne point se porter ombrage ; ainsi Christophe Colomb, en découvrant l’Amérique, aurait pu y rencontrer, au lieu d’une nouvelle race humaine, des êtres entièrement différents de l’homme et pourtant raisonnables et intelligents comme lui, ayant comme lui leurs villes, leurs lois, croyant comme lui en Dieu ou, plus tôt que lui, décidés à n’y plus croire…

— Oui, dis-je, mais, maintenant, il ne reste plus une parcelle de notre étroite Terre qui ne nous soit connue ; force nous est d’être assurés que la victoire de l’homme a été brutale, définitive, et que, s’il existe des êtres intelligents et pourtant d’une structure physique différente de la nôtre, il faut nous résigner à les imaginer dans un autre monde de l’espace… dans la planète Mars, par exemple…

Et j’ajoutai en ricanant assez bêtement :

— Ah ! Ah ! dans la planète Mars… Voilà une belle occasion de reparler de ces fameux Marsiens !…

Valenton me regarda bien en face et me dit, très sérieusement :

— Voyons, réfléchissez à ce que vous dites : êtes-vous bien sûr que toute la Terre nous soit connue ?… Et les abîmes de la mer ?… Et, — surtout, — les