Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée
14
le peuple du pôle

ses mains le crâne qu’il considéra avec attention, puis :

— Cuvier, dit-il, avait reconstitué dans leur ensemble certains animaux disparus, après l’examen d’un membre ou d’une mâchoire, et, par la suite, la découverte du squelette complet de ces animaux a démontré presque toujours l’exactitude de ces reconstitutions… Eh bien, je dis, moi, je dis qu’il suffit de regarder ce crâne, de mesurer cet angle facial pour déduire avec une quasi certitude qu’une certaine raison, une certaine intelligence, les premiers éléments d’une religion, d’une morale, d’une existence socialement organisée sont les conséquences de ce crâne-là !

— Alors, m’écriai-je, l’intelligence aurait précédé l’homme sur la terre ?

— Non, répondit Valenton, cet animal est contemporain des premiers hommes, et l’intelligence humaine et l’intelligence… anthroposaurienne on dû, à une époque, exister concurremment. Tenez, il est une comparaison qui me semble rendre assez bien compte de la façon dont les espèces évoluent, se transforment et sortent les unes des autres : imaginez une famille possédant une maison dans un pays fertile. Les champs qu’elle possède la nourrissent, nourrissent les premiers enfants et encore peut-être les enfants de ces