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le peuple du pôle

que, du jour au lendemain, la science, les religions et la morale fussent bouleversées.

Je me trouvais au mois de septembre de 1906 à Sainte-Margaret’s Bay, village du comté de Kent, situé sur la côte du Pas de Calais, à six milles de Douvres. J’y étais venu avec l’intention d’écrire, dans la paix d’un pays que ne profanent pas encore des hordes trop nombreuses de touristes, une étude sur L’automobile et l’âme moderne. Mon travail étant à peu près terminé, je n’attendais plus pour rentrer à Paris que l’arrivée de mon illustre ami, Louis Valenton, professeur au Collège de France, membre de l’Institut. Au retour d’une longue et pénible mission paléontologique dans l’Asie du Nord, il devait prendre quelques jours de repos à Sainte-Margaret’s Bay et il était entendu que, de là, nous regagnerions la France de compagnie. Le 20 au soir, je reçus un télégramme m’avertissant qu’il venait de débarquer à Liverpool. Le lendemain, je vis s’arrêter devant l’auberge où je logeais deux chariots chargés de malles, puis, quelques minutes après, Louis Valenton en personne descendit d’un antique cabriolet de louage.

Louis Valenton n’est pas seulement un savant d’une compétence indiscutée, c’est aussi un homme de goût, un artiste sensible à la beauté