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mieux m’examiner, ils se soulevèrent sur la partie antérieure de leurs corps, et je vis alors, au-dessous de tentacules repliées en forme de capuchon, des faces grotesquement, odieusement humaines. Ils fixaient sur moi leurs yeux rosâtres et semblaient se communiquer leurs impressions par un susurrement très léger.

Je regardai le ballon. Il était intact et nullement dégonflé ; mais, ayant vainement fait écouler toute l’eau qui nous servait de lest, je me rendis compte qu’il reposait sur une longue pierre rectangulaire et brune, due évidemment à l’industrie du peuple polaire, et qui constituait une sorte d’aimant infiniment puissant ; la poutre armée y adhérait aussi irrésistiblement que si on l’y eût soudée. Et je compris ce qui avait entravé la veille le vol de notre ballon ; utilisant, par des procédés qui m’échappaient, une énorme force magnétique, les monstres l’avaient attiré à eux, sans doute pour nous observer de plus près…

Je suis là, dans leur pays, parmi eux,