Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 246 —

XVII.

Toutefois la femme du forgeron trépassa bientôt, à cause de la frayeur qui l’avait saisie en voyant le fantôme de son homme.

Et son âme s’en fut droitement vers le paradis, et elle vit là, sis, son séant contre le mur, le pauvre Smetse, rêvassant bien mélancoliquement. Il, l’ayant aperçue, se leva soudain bien joyeux et dit :

— « Femme, je vais entrer avec toi. »

— « L’oserais-tu ? » dit-elle.

— « Je me cacherai, dit, sous ta jupe qui est ample assez et ainsi je passerai sans être aperçu. »

Ce qu’ayant fait Smetse, la femme frappa à la porte et Monsieur saint Pierre vint ouvrir : « Entre, dit-il, « bonne commère. » Mais voyant de Smetse les pieds passer derrière la jupe de la femme : « Ce méchant forgeron, » dit-il, « se viendra-t-il toujours gausser de moi ? Sors de céans, vendu au diable ! »

— « Ha, Monsieur, » dit la femme, « ayez pitié de lui, ou me laissez lui tenir compagnie. »

— « Non, » dit Monsieur saint Pierre, « ta place est