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mener, traînant prunier au séant comme queue, ce qui serait piteux et risible spectacle à donner par noble diable comme vous êtes. Baillez-moi plutôt les sept ans. »

— « Baes, » dirent les manouvriers, lesquels s’en étaient revenus de la forge avec barres et marteaux, nous voici à ton ordre ; que nous faut-il faire ? »

— « Puisque, » dit Smetse, « je l’ai peigné de chêne, il le faut maintenant épouiller de barres et marteaux. »

— « Merci, Smetse, merci ! » cria le diable ; barres et marteaux, ceci est trop ; tu as les sept ans, forgeron. »

— « Hâte-toi, » dit Smetse, « d’écrire la quittance. »

— « La voici, » dit-il.

Le forgeron la prit, vit qu’elle était bonne et dit :

— « Il me plaît que tu descendes. »

Mais le diable était tant éréné et faible des coups reçus qu’il chut sus le dos, cuidant sauter. Et il s’en fut boitant, montrant le poing à Smetse et disant : « Je t’attends, dans sept ans, ès enfers, forgeron. »

— « Tu le peux, » dit Smetse.