écran opaque. La seconde est que la lumière se répandant également en tous sens est d’autant plus dispersée qu’elle arrive loin.
La relation entre la quantité de lumière et l’éloignement à la source est bien connue. Une bougie éclaire une feuille de papier placée à la distance d’un mètre ; à la distance de deux mètres il faudra quatre bougies pour produire le même éclairage. À cent mètres il faudrait dix mille bougies ; en un mot un nombre proportionnel au carré de la distance.
Or, ce n’est plus par mètres que se comptent les éloignements des planètes, mais bien par millions de kilomètres. Il n’y a donc pas lieu d’espérer qu’un foyer lumineux libre, assez intense pour être vu dans ces mondes lointains, puisse être produit et entretenu par l’homme. Des chiffres le prouveraient d’ailleurs, mais ils sont inutiles ici.
§ 4. Devant cette infranchissable limite il n’y a pas à désespérer de la solution du problème ; car la physique optique va nous offrir des ressources inattendues.
La discussion précédente porte, en effet, sur les rayons lumineux libres, c’est-à-dire, se répandant en tous sens. Or, tout le monde sait, qu’avec un miroir ordinaire, on dirige à volonté les rayons reflétés. Si donc l’on conçoit, — en reprenant l’exemple de la bougie, — qu’on dispose plusieurs miroirs autour de la flamme, de manière à renvoyer, sur un même lieu, les rayons reflétés par chacun d’eux, ce lieu recevra d’abord la lumière qui lui vient directement de la bougie, et, en outre, les rayons que reflètent les miroirs. Admettons que chaque miroir renvoie un quart de la lumière qu’il reçoit. Il en résultera que, quatre miroirs doubleront l’éclairage ; quatre cents miroirs le centupleraient. C’est en ce mode qu’Archimède, employait, dit-on, la chaleur solaire à incendier la flotte ennemie.
Aujourd’hui, cet ensemble de miroirs plans est remplacé par un seul miroir concave, dont la courbure continue reflète tous les rayons, produits au foyer, dans une même direction. De cette manière, ces rayons au lieu de se disperser en tous sens, se groupent en faisceau, et la lumière traverse l’espace sans s’affaiblir autrement qu’en raison de l’opacité des milieux. Les réfracteurs lenticulaires ou à échelons ont des propriétés comparables à celles des miroirs paraboliques.
§ 5. Voici quelle sera l’application de ces données à la transmission de signaux interplanétaires.