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LA CORÉE OU TCHÖSEN

formes aux sentiments humains, ils devraient être aussi égaux qu’une balance, aussi uniformes que l’océan sans vagues, et observés avec une ponctualité aussi sûre que la marée montante, pour que la confiance soit maintenue. »

Dans la constitution et dans les règlements du guild de Ningpo, la raison d’être de ces guilds est ainsi exprimée :

« Les Wei-Kouan ont été établis au Métropolis par les mandarins, parmi leurs compatriotes, pour se protéger mutuellement ; subséquemment, les marchands formèrent, de leur côté, des associations semblables à celles des mandarins, et maintenant ils existent partout en Chine. »

Les Koung-So ou « Trades-Unions » sont composées, pour la plupart, des petits marchands et des artisans. Ils font souvent grève contre leurs patrons ; et, semblables aux autres guilds, ils sont régis par leurs règlements écrits. Un appel à une réunion des maréchaux-ferrants de Wen-tcheou mérite d’être cité, il dit :

« L’art métallurgique a existé depuis un temps fort ancien, dans l’ère Tchou des vases et des trépieds furent fondus, comme nous l’apprenons du Livre des Codes. Ainsi, nos confections ont duré depuis des milliers d’années et, heureux dans leurs produits, ils continuent encore aujourd’hui. Mais, dernièrement, nous qui sommes engagés dans le métier de fondre vases et marmites et confectionnons les ustensiles en fer, nous avons découvert que la dépréciation des dollars était due en partie à l’augmentation des travaux publics ; nos règlements, pour notre protection, étant insuffisants, exigeraient que nous les rendions plus clairs. Donc, nous avons organisé une séance au temple et, pendant le spectacle et la fête, nous nous sommes accordés au sujet et un nouveau tarif de gages pour notre travail et le prix de nos confections. Une infraction à ces règlements sera punie par l’amende d’une représentation théâtrale et trois tables de liqueurs et mets. »

Boy cotter — mettre en interdiction quelqu’un — on pourrait croire que c’est là un système moderne ; mais pas du tout ; car il paraît qu’un règlement de tous les guilds chinois déclare que, pendant le litige avec les patrons ou avec les maisons visées, il est défendu aux membres des guilds d’avoir aucun trafic avec eux, et on cite le cas suivant pour montrer la