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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

le culte du pays. La tête de cet animal se trouve à l’embouchure du Toumen, dont nous avons parlé ; les oreilles sont formées par les deux projections du cap Bruat ; le cou se trouve dans l’enfoncement de la baie Broughton ; les épaules ainsi que le dos sont représentés par les caps Duroche et Pélissier, et la chaîne des montagnes abruptes qui longent la mer du Japon ; la queue se prolonge jusqu’à l’île Quelpaërt ou Tchœ-Tchiou ; les pieds de derrière reposent sur l’archipel de la mer Jaune, et ceux de devant se trouvent à l’embouchure du Ta-Tong et du Yalou. Le versant occidental de ces montagnes s’incline vers la mer Jaune par une succession de collines et de monticules entre lesquels s’étendent des vallées d’une fertilité remarquable. Sur ces hauteurs prennent naissance un grand nombre de rivières, telles que : le Han, le Ta-Tong et autres, qui, après un cours sinueux, vont déverser leurs eaux dans la mer Jaune.

La Corée a été appelée la Nation Ermite, par suite de son isolement volontaire et complet du reste du monde ; sauf toutefois des visites annuelles de ses ambassadeurs à la cour de Pékin, porteurs du tribut comprenant du ginseng. Le gouvernement chinois, depuis fort longtemps, exerce sur ce pays les droits de suzerain et le désigne encore dans ses correspondances comme frère cadet.

Du Halde cite trois différents auteurs en parlant de la Corée, le Tsien-kio-kim-loui-tchu, le livre de Quang-yu-li et la géographie universelle intitulée Fang-yu-ching-lio et après ceux-ci, il dit :

« La Corée a été autrefois la demeure de différens peuples, dont les principaux étoient les , les Kaokiuli, les Hans, et ces derniers se partageoient en trois espèces, sçavoir les Méhan, les Pien-han et les Tchin-han. Ces peuples composoient plusieurs royaumes, tels qu’étoient celui de Tchaossien et celui de Kaoli. Mais ils furent dans la suite tous réunis sous une seule domination et ce grand État eut d’abord le nom de Kaoli d’où nous avons formé par corruption le nom de Corée que nous lui donnons.

« Il prit ensuite le nom de Tchaossien sous la dynastie régnante, qui est la famille des Li. Mais quoique, dans les actes publics, on ne lui donne que ce dernier titre à la Chine, cependant dans le discours ordinaire il retient encore le premier. Les Mantcheoux nomment la Corée Solho-kourou ou royaume de Solho. »