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GRAMMAIRE DES ARTS DU DESSIN.

des divisions vient contraster avec la symétrie bilatérale et en rompre l’uniformité. Les bras sont plus longs que le torse, les jambes sont plus longues que les bras, et le torse domine à son tour les autres membres par son volume et son importance. Mais la similitude reparaît, au sein de l’inégalité, dans la subdivision des membres, car le bras se partage en trois parties inégales, comme la jambe, et le pied se termine par cinq doigts, comme la main. Ainsi le corps humain, offrant l’opposition

dans la symétrie et la diversité dans l’équilibre, réalise ce principe de l’antique initiation : « L’harmonie naît de l’analogie des contraires. » Toutes les expressions harmoniques sont réunies dans la figure de l’homme. La forme de la tête humaine, dit Bernardin de Saint-Pierre, approche de la sphérique, qui est la forme par excellence. Sur sa partie antérieure est tracé l’ovale du visage, terminé par le triangle du nez, et entouré des parties radiées de la chevelure. La tête est, de plus, supportée par un cou qui a beaucoup moins de diamètre qu’elle, ce qui la détache du corps par une partie concave.

« Cette légère esquisse nous offre d’abord les cinq termes harmoniques de la génération élémentaire des formes. Les cheveux présentent la ligne ; le nez, le triangle ; la tête, la sphère ; le visage, l’ovale, et le vide au-dessous du menton, la parabole. Le cou, qui, comme une colonne.