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sur la proportion que nous observons entre les effets & les causes. Ce n’est pas ici le lieu d’anatomiser la question métaphysique & délicate, s’il est des causes.

Quelque sentiment qu’on embrasse là-dessus, il demeurera toujours vrai qu’il est dans la nature un ordre en vertu duquel certaines choses précédent constamment d’autres choses.

Nous donnons le nom de causes à ces choses qui précédent, & nous nommons effets celles dont elles sont immédiatement suivies.

J’admets cet ordre de la nature comme une loi universelle dont j’ignore profondément le comment, & je regarde cette loi comme universelle, parce qu’elle ne se dément jamais ou que du moins on ne l’a jamais vu se démentir. « Toutes nos théories de causes & d’effets, disois-je, de mon essai analytique se bornent au fond à connoître l’ordre dans lequel les choses se succèdent ; ou les rapports suivant lesquels l’éxistence ou les modifications des unes, paroissent déterminées par l’éxistence ou les modifications des autres. Ainsi quand ce que nous nommons agent dans la nature, ne le seroit point ; quand la rélation des causes & des effets ne seroit qu’une apparence, un phénomène