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dépouilleront leurs qualités malfaisantes, & ne retiendront de leur ancienne oeconomie, que les qualités dont le perfectionnement s’accordera avec cet état plus relevé, pour lequel ils auront été originairement faits.

Non ; dans les vuës de cette immense bonté qui se manifeste à nous par des traits si variés, si nombreux, si touchans, la dernière destination du tigre n’étoit point de s’abbreuver de sang, & de vivre de carnage.

Sa cruauté est, pour ainsi dire, étrangére à ce qui constituë proprement le fond de son être : elle tient uniquement à son tempérament actuel ou à cette enveloppe grossière qu’il doit dépouiller, & qui n’est en rapport direct qu’avec l’état présent de notre globe.

Mais ; l’ame du tigre a des puissances ou des facultés qui touchent d’assés près à l’intelligence, & qui ne sont pas liées indissolublement à ses qualités mal-faisantes.

Son instinct est déja fort développé : ses sens lui donnent une multitude de perceptions & de sensations diverses, qu’il compare plus ou moins.