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ceux qu’on me donne aujourd’hui pour la déposition authentique des témoins.

Je ne puis donc supposer, en bonne critique, que cette société s’en laissoit facilement imposer sur l’authenticité des nombreux écrits répandus dans son sein. S’il me restoit sur ce point essentiel quelque doute raisonnable, il seroit dissipé par un fait remarquable que je découvre : c’est que cette société étoit si éloignée d’admettre légèrement pour authentiques des écrits qui ne l’étoient point, qu’il lui étoit arrivé de suspecter longtems l’authenticité de divers écrits, qu’un éxamen continué & réfléchi lui apprit enfin partir de la main des témoins.

Un autre fait, plus remarquable encore, vient à l’appui de celui-ci : je lis dans l’histoire du tems, que les membres de la société dont je parle, s’exposoient aux plus grands supplices, plutôt que de livrer à leurs persécuteurs, ces livres qu’elle réputoit authentiques & sacrés, & que ces ardens persécuteurs destinoient aux flammes. Présumerai-je que les plus zèlés partisans de la gloire des grecs