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Comme je n’ai aucun intérêt secret à croire ces difficultés insolubles, je ne commence point par imaginer qu’elles le sont. J’ai étudié la logique du cœur & celle de l’esprit : je me mets un peu au fait de cette autre science qu’on nomme la critique, & qu’il ne m’est point permis d’ignorer entiérement. Je rapproche les passages parallèles ; je les confronte ; je les anatomise, & j’emprunte le secours des meilleurs interprêtes. Bientôt je vois les difficultés s’applanir ; la lumière s’accroître d’instant en instant ; se répandre de proche en proche ; se réfléchir de tous côtés, & éclairer les parties les plus obscures de l’objet.

Si cependant il est des recoins que cette lumiére n’éclaire pas assés à mon gré ; s’il reste encore des ombres que je ne puis achever de dissiper ; il ne me vient pas dans l’esprit, & bien moins dans le cœur, d’en tirer des conséquences contre l’ensemble de la déposition : c’est que ces ombres légeres n’éteignent point, à mes yeux, la lumiére que réfléchissent si fortement les grandes parties du tableau.

Il m’est bien permis de douter : le doute philosophique est lui-même le sentier de la