Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/294

Cette page n’a pas encore été corrigée

a-t-elle pu être dictée par ce même homme qui ne respiroit que menaces & que carnage, & qui mettoit son plaisir & sa gloire dans les tortures de ses semblables ? Comment sur-tout un tel homme est-il parvenu tout d’un coup à pratiquer lui-même une morale si parfaite ?

Celui qui étoit venu rappeller les hommes à ces grandes maximes, lui avoit donc parlé ?

Que dirai-je encore de cet admirable tableau de la charité, si plein de chaleur & de vie, que je ne me lasse point de contempler dans un autre écrit de cet excellent moraliste ?

Ce n’est pourtant pas ce tableau lui-même, qui fixe le plus mon attention ; c’est l’occasion qui le fait naître. De tous les dons que les hommes peuvent obtenir & éxercer, il n’en est point, sans contredit, de plus propres à flatter la vanité, que les dons miraculeux.

Des hommes sans lettres & du commun peuple, qui viennent tout d’un coup à parler des langues étrangères, sont bien tentés de faire parade d’un don si extraordinaire, & d’en oublier la fin.