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la sagesse avoit préordonné des moyens, qui sans faire de l’homme un ange, devoient lui donner une certitude raisonnable de ce qu’il lui importoit le plus de sçavoir.

L’homme est enrichi de diverses facultés intellectuelles : l’ensemble de ces facultés constitue ce qu’on nomme la raison. Si Dieu ne vouloit pas forcer l’homme à croire : s’il ne vouloit que parler à sa raison ; il en aura usé à l’égard de l’homme, comme à l’égard d’un être intelligent. Il lui aura fait entendre un langage approprié à sa raison, & il aura voulu qu’il appliquât sa raison à la recherche de ce langage, comme à la plus belle recherche dont il put jamais s’occuper.

La nature de ce langage étant telle, qu’il ne pouvoit s’adresser directement à chaqu’individu de l’humanité, il falloit bien que le législateur l’adaptât aux moyens naturels par lesquels la raison humaine parvient à se convaincre de la certitude morale des événemens passés, & à s’assurer de l’ordre ou de l’espèce de ces événemens.