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peut voir dans le vme mémoire de mon livre sur l’usage des feuilles dans les plantes, l’application que j’ai essayé de faire de cette expérience à la coloration du corps ligneux analogue aux os.

Les particules colorantes dont les sucs nourriciers des coquillages sont imprégnés, sont déposées séparément dans les lamelles du rézeau membraneux que la substance terreuse incruste peu à peu. Par cette incrustation, ces lamelles modifient diversement la lumière.

Imagineroit-on que pour produire ces belles couleurs changeantes de la nacre, il n’a fallu à la nature que plisser, replisser ou même chiffonner cette membrane diaphane & lustrée, qui constitue la substance animale ou parenchymateuse ? C’est à aussi peu de fraix qu’elle a sçu dorer si bien certains insectes.[1] Il n’entre pas la plus petite parcelle d’or dans cette riche parure : une peau mince & brune appliquée proprement sur un fond blanc, en fait tout le mystère. Ici, comme ailleurs, la magnificence est dans le dessein, & l’épargne

  1. Mr. de Reaumur ; Mém sur les Insectes, T. I.