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une queuë, une jambe, etc. Paroît se régénérer en entier. Je dis paroît, parce que dans mes principes, il n’y a pas plus de vraye régénération, que de vraye génération. Je ne me sers donc ici du mot de régénération, que pour désigner la simple évolution de parties prééxistentes, & qui en se développant remplacent celles qui ont été retranchées ou que des accidens ont détruites, etc.

Qu’on réfléchisse un peu profondément sur ce que j’ai dit[1] de l’organisation de la tête du limaçon ; sur celle de son cerveau, de ses cornes, de ses yeux, de sa bouche ; qu’on médite pareillement sur la structure des mâchoires, des jambes & de la queuë de la salamandre ; qu’on se demande ensuite à soi-même, s’il est probable, que tant de parties dissimilaires, les unes charnuës, les autres cartilagineuses, les autres osseuses, liées entr’elles par des rapports si nombreux, si compliqués, si divers, & qui forment par leur assemblage un tout si complet, si harmonique, si composé & pourtant si éxactement un : qu’on se demande, dis-je, s’il est le moins du

  1. Voyés ci-dessus, Part. précédente.