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En voilà assés, ce me semble, pour faire juger des principes de Leibnitz sur les ames, sur la mort, sur la conservation de l’animal, & pour montrer en quoi ces principes se rapprochent, & en quoi ils s’éloignent de ceux qui me sont propres. Il seroit infiniment à désirer, que cet excellent métaphysicien eut toujours mis dans ses idées cette analyse, cet enchaînement, cette clarté, cette précision, cet intérêt si nécessaires aux matières de métaphysique, déjà si séches, si obscures & si rebutantes par elles-mêmes. Il avoit dans sa tête tant de choses, qu’elles sortoient en foule, j’ai presque dit tumultuairement, à mesure qu’il composoit. Anecdotes, proverbes, images, allusions, comparaisons, citations fréquentes, digressions multipliées ; tout cela coupoit plus ou moins le fil du discours. Une multitude de propositions incidentes venoit offusquer la proposition principale, qui ne pouvoit être trop élaguée. On a sur tout à regretter dans ses ouvrages métaphysiques, que les discussions les plus philosophiques & les plus intéressantes, soient si fréquemment interrompues par des digressions sur des sujets trop