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En tentant ci-dessus, d’expliquer l’enveloppement leibnitien, j’ai montré combien il différe de mon hypothèse sur l’état futur de l’homme & sur celui des animaux. Mais, comme Leibnitz n’avoit dit qu’un mot sur cet enveloppement dans sa théodicée, on pouvoit raisonnablement douter, s’il attachoit à ce terme les idées qu’il paroît renfermer, & que j’ai cru devoir attribuer à l’auteur. Il me semble maintenant, que le passage que je viens de transcrire, ne laisse plus aucun doute sur ce point. Leibnitz y parle du dérangement des organes visibles : il dit, qu’aucun dérangement ne peut détruire tous les organes, priver l’ame de tout son corps organique, effacer toutes les traces précédentes. C’étoit donc bien du corps actuel, du corps visible & palpable que Leibnitz parloit dans sa théodicée, & dont il disoit que la mort apparente étoit un enveloppement. Il confirme lui-même cette interprêtation dans un autre endroit de l’avant-propos de ses nouveaux essais, page 22, lorsque réfutant l’opinion des cartésiens sur la destruction des ames des bêtes, il leur reproche d’avoir été embarrassés sans sujet de ces ames ; faute, ajoute-t-il en parenthèse, de s’aviser de la conservation de l’animal réduit en petit.