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qui a précédé immédiatement : chaque perception dérive d’une perception antécédente, & donne lieu à une perception subséquente. Toutes les perceptions sont ainsi enchaînées par des nœuds secrets ou apparens ; & cela même fournit une des plus fortes objections contre l’harmonie préétablie, comme je pourrai le montrer ailleurs.

L’état de l’ame dans le corps développé, tenoit donc à l’état qui avoit précédé ; celui-ci, tenoit en dernier ressort à l’état de germe, etc. L’état de l’ame après la mort, tient donc encore à l’état qui a précédé, etc. Tous les états sont donc ici explicables les uns par les autres, parce qu’ils dépendent tous les uns des autres.

C’étoit par cette doctrine si métaphysique, que Leibnitz combattoit les écoles & les esprits-forts. Il comparoit très bien la conservation de l’animal après la mort, à la conservation du papillon dans la chenille : mais ; il s’en faut beaucoup qu’il eut approfondi cette comparaison autant qu’elle le méritoit, & qu’il en eut tiré le meilleur parti. Je le prouverai bientôt.