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même être, ce seroit un autre être. Il en seroit de même de nous si la mort rompoit toute liaison entre notre état terrestre & cet état glorieux auquel nous sommes appellés. »

Je remarquerai enfin, que la manière dont Leibnitz s’exprime ici sur l’ame des bêtes, ne donne pas lieu de penser qu’il eut dans l’esprit ce perfectionnement que j’ai cru pouvoir admettre.

Il continuë : « Ce malentendu sur la différence de l’indestructibilité & de l’immortalité des ames, paroît avoir été cause d’une grande inconséquence dans la Doctrine des Thomistes, & d’autres bons Philosophes, qui ont reconnu l’immatérialité ou l’indivisibilité de toutes les Ames, sans en vouloir avouer l’indestructibilité, au grand préjudice de l’immortalité de l’Ame humaine...... Je ne vois point pourquoi il y auroit moins d’inconvénient à faire subsister les Atomes d’Epicure ou de Gassendi, que de faire subsister toutes les substances véritablement simples & indivisibles, qui sont les seuls & vrais Atomes de la Nature. »