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est concentré dans cette pensée étonnante, je suis celui qui est.[1]

Je puis donc sans manquer au respect qui est dû à tant de titres au premier des auteurs sacrés, supposer que la création de notre globe a précédé d’un tems indéfini, ce renouvellement dont la genèse nous présente les divers aspects. La sagesse qui a présidé à la formation de l’univers, n’a révèlé aux hommes que ce que leur raison n’auroit pu découvrir par elle-même, ou qu’elle auroit découvert trop tard pour leur bonheur, & elle a abandonné aux progrès de l’intelligence humaine tout ce qui étoit enveloppé dans la sphère de son activité.

La philosophie nous donne les plus hautes idées de l’univers. Elle nous le représente comme la collection systêmatique ou harmonique de tous les êtres créés. Elle nous apprend qu’il n’est un systême, que parce que toutes ses piéces s’engraînant, pour ainsi dire, les unes dans les autres, concourrent à produire

  1. Exod. III, 14.