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persuader la possibilité que les plantes soient des êtres sentans. Comme elles ne changent jamais de place, & que leurs formes n’ont rien de commun avec celles des animaux qui nous sont les plus connus, il n’y a pas moyen de croire qu’elles puissent participer un peu à l’animalité. Le moyen, en effet, de soupçonner quelque rapport en ce genre entre une violette & un papillon, entre un poirier & un cheval !

Nous ne jugeons ordinairement des êtres que par des comparaisons assés grossiéres. Nous les comparons de gros en gros dans leur forme & dans leur structure, & si cet éxamen superficiel ne nous offre aucun trait de similitude, nous ne nous avisons guères d’en soupçonner.

Cependant, combien éxiste-t-il d’espèces d’animaux qui, pendant tout le cours de leur vie, ne changent pas plus de place que les plantes ! Combien en est-il dont les mouvemens ne sont ni plus variés ni plus spontanés en apparence, que le sont ceux de quantité de plantes, que j’ai décrits & fait admirer dans mon livre sur l’usage des feuilles ! Enfin ; combien