en revuë sous les yeux de mon lecteur ces curieuses expériences que j’ai décrites en détail dans mon livre sur l’usage des feuilles dans les plantes, & qui paroîssent indiquer, que les végétaux éxercent des mouvemens spontanés rélatifs à leurs besoins & aux circonstances.
Je n’ai pas entrepris de prouver, que les plantes sont douées de sentiment : j’aurois choqué moi-même cette logique éxacte que j’essayois d’appliquer à mon sujet. J’ai assés insinué,[1] que tous ces mouvemens, si dignes de l’attention de l’observateur, peuvent dépendre d’une méchanique secrette & très simple. Mon imagination n’étoit pas faite pour tout animaliser, comme celle de l’ingénieux auteur du roman de la nature. J’ai donc terminé mon éxamen en ces termes.
« Le lecteur judicieux comprend assés, que je n’ai voulu que faire sentir, par une fiction, combien nos jugemens sur l’insensibilité des plantes sont hazardés. Je n’ai pas prétendu
- ↑ J'ai montré très clairement dans le Mémoire II de mes Recherches sur l'Usage des Feuilles, Art. LIII, comment tous ces mouvements si remarquables pourroient s'opérer par des Causes purement méchaniques.