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Je n’ai point décidé entre l’emboîtement & la dissémination[1] : j’ai seulement laissé entendre que j’inclinois vers l’emboîtement. J’ai dit, qu’il me paroîssoit une des plus belles victoires que l’entendement-pur ait remporté sur les sens. J’ai montré, combien il est absurde d’opposer à cette hypothèse des calculs qui n’effrayent que l’imagination, & qu’une raison éclairée réduit facilement à leur juste valeur.

Mais ; si tous les êtres organisés ont été préformés dès le commencement, que deviennent tant de milliards de germes, qui ne parviennent point à se développer dans l’état présent de notre monde ? Combien de milliards de germes de quadrupèdes, d’oiseaux, de poissons, de reptiles, etc. Qui ne se développent point, qui pourtant sont organisés avec un art infini, & à qui rien ne manque pour jouïr de la plénitude de l’être, que d’être fécondés ou d’être conservés après l’avoir été ?

Mon lecteur a déjà deviné ma réponse : chacun de ces germes renferme un autre germe impérissable, qui ne se développera que dans

  1. Tableau des Considérations XVII.