Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/225

Cette page n’a pas encore été corrigée

des yeux peu philosophiques. Mais ; ils ne parviennent point à généraliser, comme nous, leurs idées : ils ne s’élévent point aux notions abstraites : ils n’ont point l’usage de la parole.

« L’usage des signes artificiels, disois-je dans le §. 268 de mon essai analytique, est fort resserré chez les animaux. On les accoûtume bien à lier une certaine action, un certain objet, à un certain son, à un certain mot ; mais ils ne parviennent point à généraliser leurs idées. S’ils y parvenoient, les opérations de chaque espèce ne seroient pas si uniformes, & les castors d’aujourd’hui ne bâtiroient pas comme ceux d’autrefois.

Les animaux, disois-je encore dans le §. 270, ont comme nous, des idées simples & des idées concrettes, s’ils ne généralisent point, comme nous, leurs idées, si les opérations des individus de chaque espèce sont uniformes, ce n’est pas précisément parce que les animaux manquent de signes : les signes ne donnent pas la faculté d’abstraire ; ils ne font que la perfectionner. Mais, la faculté d’abstraire tient à l’attention. L’attention est une modification de