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parvenons à donner à ces espèces, & qui développe & perfectionne à un si haut point toutes leurs qualités naturelles.

L’éléphant, le chien, le cheval en sont des éxemples frappans. Nous accoûtumons ces espéces si dociles à lier certaines actions à certains mots que nous leur faisons entendre : nous les dirigeons ainsi par le seul secours de la voix, & nous leur commandons comme à des domestiques fidèles à éxécuter promptement nos volontés.

Mais, cette faculté d’associer[1] certains mouvemens à certains sons est resserrée chez ces animaux dans des bornes fort étroites, & leur dictionnaire est toujours fort court. Ils ont bien des sensations de différens genres ; leur mémoire en conserve le souvenir : ils comparent jusqu’à un certain point ces sensations, & de ces comparaisons plus ou moins multipliées naît un air d’intelligence, qui trompe

  1. Voyés ci-dessus ce que j'ai dit sur l’Association des Idées chès les Animaux dans l’Ecrit intitulé Essai d’Application des Principes Psychologiques &c.