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cela n’étoit point, je le prierois de relire les chapitres IX & X du tome I de mes corps organisés, ou les parties VII & IX de ma contemplation.

On comprend de reste par tout ce que je viens de crayonner, qu’il ne faudroit pas s’imaginer, que les animaux auront dans leur état futur la même forme, la même structure, les mêmes parties, la même consistence, la même grandeur que nous leur voyons dans leur état actuel. Ils seront alors aussi différens de ce qu’ils sont aujourd’hui, que l’état de notre globe différera de son état présent. S’il nous étoit permis de contempler dès à présent cette ravissante scène de métamorphoses, je me persuade facilement, que nous ne pourrions reconnoître aucune des espèces d’animaux qui nous sont aujourd’hui les plus familières : elles seroient trop travesties à nos yeux. Nous contemplerions un monde tout nouveau, un ensemble de choses dont nous ne sçaurions nous faire actuellement aucune idée. Réüssirions-nous à déviner les habitans de la lune, à nous peindre leurs figures, leurs mouvemens,