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les uns & les autres à l’état futur de notre globe, & cet état, à l’état futur des animaux.

Un philosophe niera-t-il, que l’animal ne soit un être perfectible, & perfectible dans un degré illimité ? Donnès à l’huitre le sens de la vuë dont elle paroît privée, & combien perfectionnerès-vous son être ! Combien ne le perfectionneriès-vous pas davantage en donnant à cet animal si dégradé un plus grand nombre de sens, & des membres rélatifs ! Quelles raisons philosophiques nous imposeroient l’obligation de croire que la mort est le terme de la durée de l’animal ? Pourquoi un être si perfectible seroit-il anéanti pour toujours, tandis qu’il possède un principe de perfectibilité dont nous ne sçaurions assigner les bornes ? Indépendamment de ce petit corps indestructible que je suppose, l’ame, que nous ne pouvons nous empêcher d’accorder aux bêtes, n’est-elle pas par son immatérialité hors de l’atteinte des causes qui opèrent la destruction du corps grossier ? Ne faudroit-il pas une volonté positive du créateur pour qu’elle cessât d’être ? Découvrons-nous