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à lui. Connoissons-nous les derniers termes de la division de la matière ? Les matières que nous jugeons les plus subtiles le sont-elles en effet ? L’animalcule vingt-sept millions de fois plus petit qu’un ciron, seroit-il le dernier terme de la division organique ? Combien est-il plus raisonnable de penser qu’il n’est que le dernier terme de la portée actuelle de nos microscopes ! Combien cet instrument pourra-t-il être perfectionné dans la suite ! L’antiquité auroit-elle deviné cet animalcule ? Combien est-il d’animalcules que nous n’avons garde nous-mêmes de déviner, & à l’égard desquels celui-ci est un éléphant ! Cet animalcule, qui nous paroît d’une si effroyable petitesse, a pourtant une multitude d’organes : il a un cerveau, un cœur ou quelque chose qui en tient lieu : il a des nerfs, & des esprits coulent dans ces nerfs : il a des vaisseaux, & des liqueurs circulent dans ces vaisseaux : quelle-est la proportion du cerveau, du cœur au reste du corps ? Quelle-est la proportion de ce cerveau si effroyablement petit à une de ses parties constituantes ? Combien de fois un globule des esprits est-il contenu dans une de ces parties ? Cet animalcule jouït de la vuë : quelles sont les dimensions de l’image que les