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entre les organes des animaux & les nôtres, & entre leurs actions & celles que nous produisons dans des circonstances pareilles, nous portent à penser qu’il est dans l’animal un principe d’action, de sentiment & de vie analogue à celui que nous reconnoissons au dedans de nous.

Nous ne pouvons même nous défendre d’un certain sentiment qui nous entraîne comme malgré nous à admettre que les bêtes ont une ame. Le philosophe lui-même ne résiste pas plus à ce sentiment que le vulgaire, & je ne sçais si l’inventeur de l’automatisme des brutes ne s’y laissoit pas entraîner quelquefois.

    voient s'élever en fumée, & représenter ainsi la Figure & la Couleur de la Plante, ou de l'Animal. C'est cette sorte de Resurrection ou de nouvelle naissance qui a reçu le nom de Palingénésie. On a cru ensuite qu'en faisant geler une lessive des Cendres d'une Plante, on y verroit l’Image de cette Plante tracée fidélement sur la Glace, & ç’a été une autre sorte de Palingénésie, qui n’a pas fait moins de bruit que la première. Voyez la belle Dissertation sur la Glace, de l’Illustre Mr. de MAIRAN ; 1749, pag. 302 & 303. Il m’a paru que je pouvois adopter ici le Mot de Palingénésie pour exprimer une Renaissance, qui a des fondemens plus philosophiques, que celle des Auteurs dont parle Mr. de MAIRAN.