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une maîtresse idéale, douce, aimante et si reconnaissante du bonheur qu’il lui dispenserait.

Line, elle, rentra ce soir-là au logis complètement affolée. Elle s’enferma dans sa chambre et, là, en face d’elle-même, supputa les délices que lui procureraient ce premier amour. Elle se répétait, en effet, qu’elle aimait sincèrement, profondément, et ne doutait point que ce sentiment fut partagé. Sa coquetterie instinctive l’empêchait de se juger inférieure à Jeanne et elle croyait que son ignorance amoureuse était un charme de plus pour Maurice.

Elle voulut contempler son corps, son corps presque vierge. À la hâte, elle enleva sa petite robe, aspirant avec délices l’odeur capiteuse de sa chair jeune et saine. Elle frôlait son ventre ferme, s’attardait, caressait sa croupe nerveuse, prenait à pleine