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cette compagnie, échapper un peu à la monotonie qui l’enveloppait comme un linceul. Et une après-midi elle sonna chez Jeanne. Maurice était là, libre par hasard.

La visiteuse trouva donc le couple au salon et se sentit aussitôt ragaillardie par l’affabilité de ses hôtes. Sans bien s’en apercevoir, elle devint subitement gaie comme eux, d’une exubérance légère, un peu sceptique, un peu nerveuse aussi. Elle admirait surtout la tendresse câline qui unissait les deux époux, leur liberté d’allure vis-à-vis l’un de l’autre. Pas une minute elle ne douta que l’amour le plus sincère les unît et elle les envia.

Puis, par un juste retour de sa féminité qui se refusait à admettre une supériorité chez une rivale, elle attribua cette bonne entente, cette camaraderie franche à Maurice, qu’elle vit brusquement paré de